el Calafate - el Chalten
Où comment faire 218 km dans une journée. D'abord se lever tôt, bien déjeuner, charger le vélo, puis être motivé, et vu le soleil pas de soucis. Enfourcher la monture et se lancer pour les 35 premiers km vent dans le dos, c'est bon mais difficile quand même vu la bosse pour sortir de El Calafate, ça monte bien 2 km et à froid pour déboucher la haut sur le plateau à découvert où je longe sur la gauche le Lago Argentino et à ma droite, un cerro (petite montagne).
Puis virage à gauche, un petit vent de côté, mais ça va pas trop fort. Aujourd'hui, je suis motivé à bloc et ça roule, pour combien de temps? Aux vues de la monotonie du paysage et le peu de faune et de flore pour me distraire!! Alors je me mets à partir dans de petits délires vocaux, personne pour me contrarier dans mes fausses notes !! Et puis, perdu comme un point sur l'horizon au milieu de ses lignes droites démentielles.
Quand soudain un gros 4x4 me double et s'arrête. En descant un petit bout de femme qui arrive tout juste à mie hauteur de la portière, une petite mamie, elle me fait signe de m'arrêter et me propose de m'enmener. Surpris, j'accepte , moi qui avait décidé de ne pas faire de stop aujourd'hui (ah! pas de chance! lol). Et me voilà à discuter avec elle, et elle a le pied lourd, ça roule!!!
Elle me dit qu'elle m'a croisé ce matin à la sortie de El Calafate et qu 'avec ce vent j'étais fou, et oui il s'est levé! Elle tient un restaurant à tres lagos avec 130 couverts par jour et elle revient de courses et c'est comme ça que je me retrouve 40 km plus loin au carrefour de El Chalten où elle me laisse, une photo, une bise et suerte, étrange rencontre mais au combien sympathique.
Je fais deux cent mètres, et la faim étant là je m'arrête pour casser la croute, et là arrive en sens inverse un autre cyclo voyageur brésilien. Il roule depuis 3 mois et remonte vers le vénézuéla. 15 mn plus tard, on se quitte et mucho suerte amigo et chacun reprend sa route.
Et là, l'incroyable continu, qui je croise ? mes franco belge qui remontent vers Santiago, deux trois mots échangés et à plus tard peut être va savoir?
Je repars et 15 km plus loin un autre cyclo voyageur en face, arrêt discution. Il est australien et descend depuis l'Alaska vers Ushuaïa, ça fait un an et demi qu'il roule, et de nouveau suerte amigo et chacun vogue vers un destin fait de rencontres furtives.
Et me voilà arrivé au km 180 et avec le vent qui souffle fort maintenant depuis 40 km je suis cramé. Pause café, sandwich pour reprendre des forces, il me reste 35 km, j'abdique, je n'en peut plus, je vais dormir ici et finirai demain. Je suis légèrement à l'abri derrière une espèce de cabane. La route est à 30m, un pick up arrive au loin et il n'y a pas grand véhicules qui circulent par ici. De mon abrit, je tente et lui fait un signe, il y a peu de chance qu'il me voit et bien si la chance est là, il fait marche arrière et me voilà embarqué vers El Chalten, en plus mon chauffeur parle très bien français et me dit que lui aussi fait du vélo. Il me dépose en ville, je fais 200m et trouve une petite auberge où je suis encore seul, mais pas grave, vu le prix ce n'ai pas assez cher pour nombre de routards, et pas assez classe, mais pour mon budget à moi c'est royal.
Je peux profiter de la fin de soirée sous un soleil estival.
Et voilà comment on fait 218 km en une journée ! quand même 143 à vélo!
A toujours sur la vie...